En 2019, Affaires Mondiales Canada (AMC) lançait un appel d’offre portant sur la santé et les droits des femmes, des adolescentes et des enfants afin d’améliorer la réalisation des droits de la personne, en particulier pour les personnes vulnérables à diverses formes de violences enracinées dans des dynamiques systémiques séculaires. Une proposition de projet fut soumise par l’Unité de Santé Internationale (USI) et l’observatoire Hygeia de l’École de santé publique de l’Université de Montréal (ESPUM), et finalement retenue par AMC en janvier 2021. Les activités du projet débuteront en avril 2022. Financé à hauteur de 20 millions de dollars canadien, le projet Tumaïni- ‘’Espoir’’, en swahili – sera mis en œuvre par l’USI et Hygeia pour appuyer la Fondation Panzi en République Démocratique du Congo (RDC) et améliorer les services offerts aux survivantes de violences sexuelles et basées sur le genre.
Depuis près de 20 ans, l’USI soutient le renforcement du système de santé et l’accès équitable à des services de qualité en RDC, à travers de nombreux projets requérant une solide expertise. De son côté l’observatoire Hygeia entretenait avec la Fondation Panzi des relations ayant conduites à la signature d’une entente de partenariat entre l’Université de Montréal (UdeM) et la Fondation en 2019. Présidée par le docteur Denis Mukwege (prix Nobel de la paix 2018), la Fondation Panzi œuvre pour la promotion des droits des femmes et lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre, notamment par l’accompagnement holistique des survivantes des violences sexuelles vers une reconstruction psychologique, physique, et vers la réinsertion sociale. Elle est basée à Bukavu, en RDC.
Fruit de ces collaborations, le projet Tumaïni sera dirigé conjointement par l’USI, l’observatoire Hygeia, la Fondation Panzi, et mobilisera plusieurs facultés de l’UdeM (ESPUM, Sciences infirmières, Médecine, Droit, Aménagement, Arts et Sciences). D’une durée de six ans, le projet interviendra dans le Sud Kivu en RDC et à Bujumbura au Burundi. Il vise le renforcement des capacités de la Fondation et s’articule en trois composantes : l’amélioration de la prestation et de la gestion des services de santé ; l’amélioration de l’accessibilité socioculturelle, financière et géographique des services de santé ; la promotion de politiques, de cadres juridiques et de services en matière de soins de santé fondé.e.s sur des connaissances issues de la recherche. Autrement dit, le projet Tumaïni vient soutenir la Fondation Panzi dans sa lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre et pour l’amélioration de la santé et des droits sexuels et reproductifs, vers la réalisation des droits de la personne.
Pour atteindre ces objectifs, le projet mobilisera notamment des outils de recherche opérationnelle, d’évaluation, de transfert de connaissance et de plaidoyers. Outre les expertises des différentes facultés impliquées, Avocats sans frontières Canada et Global Strategies seront associés au projet. Dans une perspective d’équité, l’initiative est structurée de façon à rejoindre les personnes les plus marginalisées et en situation de vulnérabilité. Par souci de pérennité et de durabilité, l’initiative prévoit le renforcement de ressources locales et une intégration conséquente des enjeux environnementaux, d’égalité entre les genres et de droits de la personne qui feront l’objet d’intervention spécifiques et transversales. Des retombées sont attendues sur le plan local, provincial, national et international. L’initiative contribuera également à l’atteinte des Objectifs de Développement Durables (ex. 1, 3, 5, 6, 10, 15, 16, 17).
Le projet Tumaïni vient concrétiser la collaboration existante entre la Fondation Panzi et l’UdeM en mobilisant à juste titre l’expérience de l’USI en matière de gestion de projets internationaux et de développement en santé. Il permet également de renforcer la contribution de l’observatoire Hygeia dont la mission s’étend à l’Afrique francophone. Enfin, il offre une vue panoramique sur l’UdeM à la tribune internationale en impliquant des expert.es issu.es de plusieurs facultés. Des activités de recherche-action et des bourses sont également prévues.
Personne ressource :
Charles Giraud
Responsable des communications
Unité de santé internationale, Université de Montréal
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