Du 05 au 07 octobre 2021, les acteurs et actrices socio-sanitaires de la région de Kayes et du niveau national étaient réunis pour faire le point sur les innovations en santé mises en place dans la région de Kayes. Portée par l’ambition de soutenir, de redynamiser et de pérenniser ces différentes innovations, l’activité a été réalisée en synergie avec le projet Yellen et le projet AT-ABS-SSR.
Initiées pour la plupart dans le cadre des projets PRSSD (2010-2018) et MEDIK (2015-2019), financés par le Canada et mis en œuvre par l’Unité de santé internationale (USI) et le Centre d’étude et de coopération internationale (CECI), ces innovations comprennent :
- les Comités de femmes utilisatrices des services de santé ;
- les maisons d’attente de maternité ;
- les Caisses villageoises de solidarité santé ;
- les Points focaux EFH/Santé (professionnel.le.s socio-sanitaires et membres des organisations de la société civile qui accompagnent les structures de santé dans la prise en compte de l’égalité de genre) ;
- les Comités de la qualité (équipes de travail qui participe à l’amélioration de la qualité des services de santé en exerçant des rôles de conseil et de soutien) ;
- le Comité de coordination des intervenants en santé (mécanisme de coordination placé sous le leadership du médecin chef du district sanitaire pour améliorer la synergie entre l'équipe cadre du district, les OSC, les ONG et les partenaires techniques et financiers).
La concertation a regroupé soixante-huit personnes, dont vingt-cinq femmes, et a permis de faire le point sur l’état de mise en œuvre des plans de résolution des problèmes issus de la mission du comité national de suivi des innovations de 2020, de faire le point sur l’état de la mise en œuvre des plans d’actions et de plans de pérennisation des innovations de 2019 à 2021 et de remobiliser les responsables des services techniques pour soutenir la pérennisation des innovations. L’activité a également permis d’analyser la fonctionnalité des innovations et d’envisager des pistes d’actions pour optimiser leur fonctionnement sans l’appui d’un financement extérieur. Plus globalement, ces journées de concertation furent l’opportunité de partager les meilleures pratiques entre les districts sanitaires d’une part, et entre les districts sanitaires et la région d’autre part. Les leçons apprises et les recommandations formulées ont tiré profit de la synergie entre les deux projets. En outre, l’implication des représentant.e.s du niveau national et du niveau régional a encouragé la mobilisation des acteurs et actrices porteur.euse.s des innovations sur le terrain.
Quelques mots sur le projet Yellen :
Le projet Yellen « Droit et innovation en santé sexuelle et reproductive dans la région de Kayes au Mali » est un projet de coopération bilatérale entre les gouvernements du Mali et du Canada. Il est exécuté par un consortium canadien constitué de l’Unité de santé internationale du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (USI – CHUM) et du Centre d’étude et de coopération internationale (CECI).
Ce projet vise à contribuer à la transformation des rapports inégaux entre les genres en matière de santé et droits sexuels et reproductifs (SDSR) des femmes et des adolescentes dans sept districts sanitaires de la région de Kayes (Bafoulabé, Diéma, Nioro, Oussoubidiagna, Sagabari, Séféto et Yélimané). Il repose sur l’hypothèse que l’augmentation du pouvoir décisionnel des femmes et adolescentes pour un meilleur contrôle de leur santé favorisera une demande accrue pour des services de qualité en santé sexuelle et reproductive (SSR) y compris pour les violences basées sur le genre (VBG) et la planification familiale (PF).
Le projet propose un modèle innovant de collaboration visant à harmoniser le travail des acteurs des services de santé, de la société civile, en particulier des groupes de femmes, et des collectivités décentralisées.
Le projet Yellen bénéficie de l’appui financier du gouvernement du Canada accordé par l’entremise d’Affaires mondiales Canada.
Quelques mots sur le projet AT-ABS-SSR :
Dans le cadre de sa politique d’aide internationale féministe, le Canada met en œuvre au Mali un appui budgétaire sectoriel (ABS) pour supporter la promotion de la santé et l’avancement des droits sexuels et reproductifs. L'assistance technique (AT) à la mise en œuvre de cet ABS est réalisée par l’Unité de santé internationale. Ce projet consiste en un appui au gouvernement malien pour le rendre plus apte à livrer des services et des soins en matière de santé sexuelle et reproductive (SSR) pour les femmes et les filles. De façon plus spécifique, le projet collabore avec le ministère de la Santé et du Développement social et le ministère de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille afin d’accroître leurs capacités pour gérer, mettre en œuvre et suivre l’ABS et le programme de développement sanitaire et social (PRODESS), plus particulièrement en ce qui concerne l’amélioration de la santé sexuelle et reproductive. Ces deux ministères sont renforcés et mieux outillés pour appuyer les régions dans la mise en œuvre des stratégies et activités en santé sexuelle et reproductive et les droits connexes. Ainsi les services de santé seront mieux intégrés et adaptés aux besoins et aux droits des femmes et des filles.
Le projet est réalisé avec l’appui financier du gouvernement du Canada accordé par l’entremise d’Affaires mondiales Canada.
Quelques mots sur le projet MEDIK :
Le projet Évacuation des mères dans cinq districts de la région de Kayes au Mali (MEDIK) a été mis en œuvre de 2015 à 2019 par l’USI et le CECI et financé par le Canada.
Ce projet se voulait une contribution à la réduction de la mortalité maternelle et néonatale dans cinq districts sanitaires de la région de Kayes (Bafoulabé, Diéma, Nioro, Oussibidiagna et Yélimané). Pour ce faire, l’intervention a porté sur la réduction de trois retards dans la prise en charge des urgences obstétricales et néo-natales. Le projet comptait trois composantes. La première correspondait à la réduction du premier et du second retards dans la référence/ évacuation des femmes et des nouveau-nés, grâce notamment à la mitigation des déterminants socioéconomiques et socioculturels qui réduisent le pouvoir décisionnel des femmes. La seconde composante visait un meilleur accès et une plus grande utilisation de services de qualité selon une approche sensible au genre : des structures de santé ont étés construites ou réhabilitées et équipées avec le matériel nécessaire aux soins obstétricaux et néo-natals d’urgence. Un programme de renforcement de capacités complémentaire a été mis en oeuvre. Finalement, la dernière composante comportait un ensemble d’activités pour améliorer les compétences des équipes socio-sanitaires en planification/gestion/suivi de l’ensemble des activités en santé maternelle et néonatale. Un système de collecte et d’analyse des données du projet (cohérent avec les systèmes d’information sanitaire en place) a été développé pour documenter les résultats et tirer les leçons dont la ville de Kayes et l’ensemble du Mali pourront bénéficier.
Quelques mots sur le projet PRSSD :
Le projet de Renforcement du système de santé décentralisé au Mali (PRSSD) a été mis en œuvre de 2010 à 2018 par l’USI et le CECI et financé par le Canada.
Ce projet se voulait une continuité des appuis du Canada dans le cadre de projets antérieurs à Kayes (Appui à l’amélioration de la santé de la reproduction au niveau communautaire, agence d’accompagnement : USI) et dans les trois régions du Nord Mali (Appui au programme de développement sanitaire et social). Il visait à améliorer la santé dans trois régions (Kayes, Ségou, Sikasso), se concentrant principalement sur la santé des femmes et des enfants. Les objectifs étaient : 1) améliorer la gestion des services de santé par les acteurs clés (associations de santé communautaire, collectivités territoriales et structures déconcentrées de l’État en santé et en développement social); 2) améliorer la qualité des services socio-sanitaires offerts aux populations des trois régions, avec une attention particulière portée aux femmes et aux enfants; 3) augmenter l’utilisation des services de santé préventifs et curatifs par ces populations. Les bénéficiaires directs, à la fois « acteurs et actrices clés » du projet étaient: a) les professionnels des services déconcentrés de l’État des secteurs de la santé et du développement social des trois régions concernées par l’intervention; b) la FENASCOM (fédération nationale des associations de santé communautaire) et ses démembrements régionaux et locaux; 3) les membres des collectivités décentralisées impliquées dans les Conseils de gestion de cercle et les conseils communaux de ces régions. Les bénéficiaires indirects étaient les populations de ces régions, particulièrement les femmes et les enfants.