Le projet Accès aux services de santé à Kinshasa (ASSK), mis en œuvre par Santé Monde et l’USI, expérimentera l’effet de la mise en place de deux CADOs sur la fréquentation des centres de santé de la province de Kinshasa par les adolescent.e.s. Après une série d’activités préparatoires, le CADO de la zone de santé de Kasa-Vubu a tenu sa première réunion le 11 juin 2022. Cette rencontre visait surtout l’apprentissage des rudiments de la vie associative et s’est déroulée avec l’accompagnement de la présidente du Comité communal de développement de Kasa-Vubu (COCODEV), d’un animateur communautaire de la zone de santé et de la conseillère en participation communautaire du projet ASSK.
Le CADO se veut un mécanisme pour permettre la participation des adolescentes et adolescents à la planification et au suivi/évaluation des services de santé les concernant, particulièrement les services de santé sexuelle et reproductive. Chaque CADO est composé de pairs éducateurs.trices du milieu scolaire formés sur la santé et les droits sexuels et reproductifs (SDSR) par l’équipe du projet ASSK, en collaboration avec la coordination provinciale du Programme national de santé des adolescents (PNSA). Le Comité a un double mandat. D’une part, il doit mener des activités de sensibilisation sur la SDSR afin d’améliorer les connaissances des jeunes dans ce domaine et favoriser l’adoption d'attitudes et de comportements responsables. D’autre part, il doit faire connaître les services de santé sexuelle et reproductive et les droits en découlant et transmettre aux responsables des structures concernées les besoins de santé spécifiques des adolescentes et adolescents et leur perception de la qualité des services offerts par rapport à l’accueil, la confidentialité et l’intimité, la non-stigmatisation, l’obtention de conseils ou d’informations sur leur état de santé, etc. Le CADO a été conçu comme une commission du Comité de développement (CODEV) de l’aire de santé ou du Comité communal de développement. Les CODEV et COCODEV sont des organes de participation communautaire en République Démocratique du Congo.
Le ministère de la Santé publique, de l’Hygiène et de la Prévention de la République démocratique du Congo dispose d’un Plan stratégique pour la santé et le bien-être des adolescents et des jeunes qui se concrétise entre autres dans le Programme national de santé des adolescents (PNSA). À ce titre, le pays entend relever le défi de l’amélioration de la santé des adolescent.e.s en général, et de façon plus spécifique celui de la santé sexuelle et reproductive. À cet égard, le projet ASSK y apporte sa contribution dans 7 zones de santé de la province de Kinshasa, notamment par la formation des gestionnaires et des prestataires de soins sur les services de santé adaptés pour adolescent.es et en expérimentant cette approche des CADO qui sera documentée afin d’être en mesure d’en identifier les meilleures pratiques et les leçons apprises.
Quelques mots sur le projet ASSK :
Le projet vise l’amélioration de la santé des femmes, des enfants et des adolescents vivant dans la province de Kinshasa et fait suite au projet PASSKIN (2012-2017). Le projet cible sept zones de santé qui regroupent un total de 1 653 046 habitants. Il comprend deux composantes :
1- La composante « Amélioration des services de santé essentiels » est axée sur le développement des capacités techniques et la disponibilité des ressources matérielles pour une meilleure offre de services de qualité, le développement de capacités administratives, l’hygiène et la gestion des déchets biomédicaux le tout en se concentrant sur la santé des femmes, des enfants, des nouveau-nés et des adolescents tout en misant sur la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles;
2- La composante « Utilisation des services de santé essentiels » est axée sur le développement de capacités du personnel des centres de santé, des hôpitaux généraux de référence et autres acteurs locaux à adopter de bonnes pratiques en matière de santé sexuelle et reproductive et sur un accès financier et géographique accru aux services de santé par la population des zones de santé ciblées.
Le projet ASSK est financé par Affaires mondiales Canada et est mis en œuvre par Santé Monde (auparavant dénommée CCISD - Centre de coopération internationale en santé et développement) en consortium avec l’USI/CHUM (Unité de santé internationale du Centre hospitalier de l’université de Montréal).