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Mali – Des World cafés pour promouvoir la santé et les droits sexuels et reproductifs (SDSR) auprès des adolescent(e)s

Les discussions ont notamment porté sur l’évaluation de l’application mobile Ki La Di, dédiée à la sensibilisation des jeunes en matière de SDSR.

Crédit : Seydou SANOGO.

Dans le cadre du projet Yellen – Droits et innovations en santé reproductive, l’Unité de santé internationale (USI), en consortium avec le CECI, appuie les efforts du gouvernement malien pour améliorer l’accès des femmes et des adolescent(e)s à des services de santé sexuelle et reproductive de qualité dans la région de Kayes. Du 7 au 16 mai 2025, des World-Cafés ont été organisés dans les lycées publics des 4 districts ciblés par le projet (Bafoulabé, Diéma, Nioro et Yélimané). Ces ateliers participatifs pour faciliter le dialogue en groupe visaient à :

• Familiariser les élèves aux fonctionnalités et contenus de l’application mobile Ki La Di ;
• Encourager des discussions inclusives sur la Santé et droits sexuels et reproductifs (SDSR), l’Égalité des genres (EG) et les Violences basées sur le genre (VBG) ;
• Renforcer la confiance et la capacité des jeunes à aborder ces thématiques avec leur entourage ;
• Sensibiliser les jeunes pour prendre des décisions éclairées concernant leur propre santé et bien-être
• Identifier les freins à l’utilisation de Ki La Di;
• Coconstruire avec les adolescent(e)s des recommandations pour améliorer son accessibilité, sa pertinence et sa pérennité.

Chaque session réunissait une cinquantaine d’élèves répartis en groupes de discussion animés par des facilitateur et facilitatrices expérimenté(e)s, dont un représentant de l’Académie d’enseignement de Kayes et la conseillère en SDSR du projet. Les échanges ont porté sur cinq thématiques clés : l’utilisation de l’application, ses impacts, les obstacles identifiés, les pistes d’amélioration, et les recommandations pour sa pérennisation.

 Crédit : Seydou SANOGO.

Résultats et retombées

Les échanges ont confirmé la pertinence de l’application Ki La Di comme outil éducatif adapté aux besoins des jeunes. L’application, gratuite et accessible hors connexion, est perçue comme un espace sécurisé permettant aux adolescent(e)s de s’exprimer en toute liberté et d’accéder à des contenus clairs et adaptés sur la SDSR, les menstruations, les grossesses non désirées, les infections sexuellement transmissibles (IST), ou encore les VBG. Des impacts positifs ont été observés tant chez les jeunes que dans leur entourage :

• Meilleure gestion du cycle menstruel par les adolescentes ;
• Renforcement des connaissances sur les SDSR et l’EG;
• Émergence de comportements plus solidaires et respectueux entre les élèves ;
• Amélioration du dialogue intergénérationnel, notamment entre parents et enfants.

Des effets positifs ont également été notés au niveau communautaire, notamment une diminution des cas signalés de VBG en milieu scolaire.

Obstacles et recommandations

Malgré l’enthousiasme suscité, plusieurs défis ont été identifiés :

• Barrière linguistique pour les adolescent(e)s non francophones ou non lettré(e)s;
• Limitations techniques (application uniquement disponible sur Android) ;
• Complexité de certains contenus.

Les jeunes ont formulé des recommandations pour améliorer l’accessibilité et l’impact de Ki La Di :

• Traduction des contenus en langues locales ;
• Ajout de fonctionnalités audio pour les personnes non lettrées ;
• Simplification du langage utilisé ;
• Extension de l’application à tous types d’appareils ;
• Intégration de nouveaux thèmes (toxicomanie, scolarisation des filles) ;
• Mise en place d’un système interactif sous forme de questions/réponses instantanées du type robot conversationnel.

Pour renforcer la pérennité de Ki La Di, les participant(e)s suggèrent notamment d’ancrer l’initiative dans les politiques publiques (éducation, santé), de promouvoir son utilisation à travers les médias et les réseaux sociaux et de créer des clubs Ki La Di dans tous les établissements secondaires.

L’organisation de ces World-Cafés illustre la volonté du projet Yellen de réaliser des activités en co-construction avec les jeunes pour favoriser leur autonomisation et améliorer durablement leurs connaissances et leur accès à la SDSR. Les résultats obtenus témoignent d’une bonne appropriation de l’application Ki La Di et confirment la pertinence de l’application comme outil d’éducation et de prévention en matière de SDSR. Il est prévu que la plateforme Ki La Di soit implantée au sein de l’Office national de santé reproductive avant la fin du projet.

Un World café avait précédemment été organisé en février 2025 afin d’évaluer l’impact et d’assurer la pérennisation des comités d’orientation et de suivi des VBG.

À propos du projet Yellen :

Le projet Yellen vise à contribuer à la transformation des rapports inégaux entre les genres en matière de santé et droits sexuels et reproductifs (SDSR) des femmes et des adolescentes dans sept districts sanitaires de la région de Kayes (Bafoulabé, Diéma, Nioro, Oussoubidiagna, Sagabari, Séféto et Yélimané). Il repose sur l’hypothèse que l’augmentation du pouvoir décisionnel des femmes et adolescentes pour un meilleur contrôle de leur santé favorisera une demande accrue pour des services de qualité en santé sexuelle et reproductive (SSR) y compris pour les violences basées sur le genre (VBG) et la planification familiale (PF).
 Le projet propose un modèle innovant de collaboration visant à harmoniser le travail des acteurs et actrices des services de santé, de la société civile, en particulier des groupes de femmes, et des collectivités décentralisées. Le projet Yellen bénéficie de l’appui financier du gouvernement du Canada accordé par l’entremise d’Affaires mondiales Canada.