Dans le cadre du mois des droits des femmes en République démocratique du Congo, le comité des femmes utilisatrices des services de santé de Mabulu 2 (zone de santé de Makala) organisait une Tribune d’expression populaire sous le thème « Débat sur les violences sexuelles et physiques et la toxicomanie ». Le CFU de Mabulu 2 a été mis en service en mars 2021 dans le cadre du projet Accès aux services de santé à Kinshasa (ASSK).
Les interventions ont porté sur :
- Les violences physiques, spécifiquement le phénomène « Kuluna » (gangs armés d'armes blanches qui sévissent dans certains quartiers de Kinshasa et rançonnent les personnes une fois la nuit tombée ou au grand matin; cela existe depuis une vingtaine d’années) et les mesures de prise en charge des auteurs de ces agressions physiques, par le Bourgmestre de la commune de Makala (autorité administrative);
- Les violences sexuelles et leur prise en charge médicale, par le Médecin chef de la zone de santé;
- La toxicomanie comme facteur favorisant les violences et ses conséquences dans la communauté, par un Conseiller en santé publique du projet ASSK;
L’activité a connu la participation d’au moins 65 personnes dont une grande majorité de femmes (46), des adolescent.e.s scolarisé.e.s qui se sont montré.e.s très intéressé.e.s par les sujets abordés, des autorités politiques et administratives, etc. De nombreuses questions ont été posées, surtout au Bourgmestre, portant entre autres sur les « Kulunas » et leurs actes de violence physique, dont les principales victimes sont des femmes. Ces risques de violence sont une cause majeure de non-mobilité pour les femmes.
Dans le cadre de leurs échanges, la communauté et les intervenant.e.s ont proposé.e.s des stratégies pour remédier à ce phénomène par une collaboration et implication des différents secteurs. Par ailleurs, les membres du CFU ont été invitées à sensibiliser les jeunes et la communauté en général afin de les inciter à dénoncer les cas de violence.
Quelques mots sur le projet ASSK :
Le projet vise l’amélioration de la santé des femmes, des enfants et des adolescents vivant dans la province de Kinshasa et fait suite au projet PASSKIN (2012-2017). Le projet cible sept zones de santé qui regroupent un total de 1 653 046 habitants. Il comprend deux composantes :
1- La composante « Amélioration des services de santé essentiels » est axée sur le développement des capacités techniques et la disponibilité des ressources matérielles pour une meilleure offre de services de qualité, le développement de capacités administratives, l’hygiène et la gestion des déchets biomédicaux le tout en se concentrant sur la santé des femmes, des enfants, des nouveau-nés et des adolescents tout en misant sur la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles;
2- La composante « Utilisation des services de santé essentiels » est axée sur le développement de capacités du personnel des centres de santé, des hôpitaux généraux de référence et autres acteurs locaux à adopter de bonnes pratiques en matière de santé sexuelle et reproductive et sur un accès financier et géographique accru aux services de santé par la population des zones de santé ciblées.
Le projet ASSK est financé par Affaires mondiales Canada et est mis en œuvre par Santé Monde (auparavant dénommée CCISD - Centre de coopération internationale en santé et développement) en consortium avec l’USI/CHUM (Unité de santé internationale du Centre hospitalier de l’université de Montréal).