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Succès pour la conférence : Les résiliences des femmes, des filles et des communautés face aux Violences basées sur le genre (VBG)

Des discussions inspirantes qui ont amorcé des réflexions intéressantes auprès du public venu nombreux.

© Médecins du Monde 2024

Le 8 avril dernier, l’USI, en collaboration avec Médecins du Monde Canada et la Délégation Wallonie-Bruxelles, a organisé une conférence autour du thème des Violences basées sur le genre (VBG). Cette conférence s’est déroulée dans le cadre du Festival Vues d’Afrique et a souligné la journée mondiale de la santé (7 avril).
L’événement a pris place à la Maison du Développement durable, où était présentée l’exposition photo SAKIFE, santé des femmes au Kivu du Photographe belge Christophe Smets.
La vidéo de la conférence est disponible en ligne ici

Le panel était composé de :
- Manon Hourdin, Directrice des opérations internationales - Médecins du Monde Canada
- Pulchérie Nomo Zibi, Conseillère en égalité des genres chez SOCODEVI
- Mathilde Doucet, Conseillère juridique chez Avocats sans frontières Canada
- Claire-Joane Chrysostome, Directrice de l’enseignement, de la recherche et de l’innovation au CIUSSS de l’Est-de-l’île de Montréal
- Véronique Harvey, Psychothérapeute, formatrice et conférencière
Et animé par Bilkis Vissandjée, Professeure titulaire à la Faculté des sciences infirmières (FSI) de l’Université de Montréal (UdeM).

Il est de constater qu’en période de crises et de conflits, les femmes et les filles sont les premières victimes, dans la sphère publique mais aussi dans la sphère privée. Elles sont victimes de différentes formes de VBG ayant un impact physique, psychologique mais aussi économique sur leur vie. Ces pratiques sont profondément ancrées dans les structures politiques et sociales, la culture et les coutumes. Leur corps est déshumanisé et ces violences deviennent de véritables armes de guerre qui restent bien trop souvent impunies.

Dans un tel contexte de terreur et d’impunité, comment font ces femmes et ces filles pour faire face à de telles violences ? Quels sont les obstacles à leur résilience ? Quels leviers de résilience mettent-elles en place et comment ? Nos panélistes ont tenté d’apporter des réponses à ces questions.

La première partie des discussions portait sur les causes et les conséquences des VBG, en Afrique mais aussi dans d’autres pays en contexte de crise et au Canada. Après une mise en contexte, la notion de VBG a été définie comme l'ensemble des actes nuisibles dirigés contre un individu ou un groupe en raison de leur identité de genre. Il existe 6 types de VBG : les viols, les agressions sexuelles, les agressions physiques, les mariages forcés ou précoces, le déni de ressources d'opportunités ou de service et la maltraitance psychologique ou émotionnelle. Peuvent également s’ajouter les mutilations génitales féminines et la traite des êtres humains.

« Les VBG font partie des premières atteintes au droit à la personne (…) Les causes sont multiples : le système patriarcal, la dépendance économique et la dynamique familiale et communautaire » Pulchérie Nomo Zibi.

Les panélistes ont chacune apporté leur expérience et expertise concernant les obstacles à la résilience des femmes survivantes de VBG et des communautés dont elles ont pu être témoins.

« La résilience, ça prend du temps, ça prend des moyens, ça prend des ressources. Il faut faire attention à ne pas confondre résilience et survie, ce qui est souvent le cas dans des contextes armés ou de crise. » Manon Hourdin.

« Souvent on pense que les femmes sont des victimes ou on dit qu’elles sont des survivantes. J’ai rencontré un mélange des deux. Cela dépend du moment de la rencontre. Elles sont des victimes puis des survivantes qui ont pu transformer leur souffrance en pouvoir. » Claire-Joane Chrysostome.

Enfin, les discussions se sont clôturées sur un ton plus positif et plein d’espoir, mettant en avant les leviers mis en place et nécessaire à cette résilience. L’audience, composée aussi bien de représentant.e.s d’ONG, du milieu universitaire et collégial, des réseaux de santé que du grand public a partagé des témoignages émouvants.

« C’est important d’organiser des événements destinés au grand public, aux universités, aux ONG et aux représentants du réseau de la santé. Le partage d’information et de données scientifiques permettent de trouver, ensemble, des solutions à des enjeux complexes ». Karina Dubois-Nguyen.

Ces échanges ont mis en exergue la responsabilité et l’obligation morale de chacun, de soutenir et promouvoir des actions concrètes pour la lutte contre les VBG, de manière individuelle et collective.

« Engagez-vous, soyez-révoltés, soyez en colère. C’est très important de parler. (…) Il y a plein de choses que l’on peut faire : donner aux ONG mais aussi signer les pétitions, partager les ressources. Il faut oser parler, être à l’écoute des victimes (…) et ne rien considérer comme acquis.» Mathilde Doucet.

De gauche à droite : Karina Dubois-Nguyen, Directrice de l’USI, Pulchérie Nomo Zibi, Conseillère en égalité des genres chez SOCODEVI, Véronique Harvey, Psychothérapeute, formatrice et conférencière, Claire-Joane Chrysostome, Directrice de l’enseignement, de la recherche et de l’innovation au CIUSSS de l’Est-de-l’ île-de-Montréal, Mathilde Doucet, Conseillère juridique chez Avocats sans frontières Canada Manon Hourdin, Directrice des opérations internationales - Médecins du Monde Canada, Bilkis Vissandjée, Professeure titulaire FSI, Yann Gall, Délégué général de la Délégation Wallonie-Bruxelles. © Médecins du Monde 2024.

L’USI remercie chaleureusement ses partenaires, l’animatrice et les panélistes pour la qualité de leurs interventions et leur engagement. Merci au public d’être venu si nombreux et de l’intérêt porté à cette thématique.

 

Si vous êtes ou avez été victime de VBG, vous pouvez prendre rendez-vous avec Véronique Harvey, Psychothérapeute spécialisée : vharveyresilience@gmail.com
*Les personnes couvertes par le Programme fédéral de santé intérimaire (PFSI) peuvent recevoir la psychothérapie gratuitement.