L’expérimentation de la mise en place des premiers CFU en République Démocratique du Congo (RDC) se concrétisera dans le cadre du projet Accès aux services de santé à Kinshasa (ASSK). L'idée de cette expérimentation date d’un voyage d’étude que l’équipe du projet ASSK a effectué au Mali, dans la région de Kayes, en mai 2019. L’équipe avait alors eu l’occasion de rencontrer les membres de CFU locaux, de s’imprégner de leur réalité et d’échanger avec les ex-assistant.es du projet PRSSD (Renforcement du système de santé décentralisé), responsables de la mise en place des premiers CFU en région à partir de 2013. La pertinence d’une telle expérimentation en RDC est également soutenue par une étude qui souligne les impacts positifs des CFU sur la fréquentation des services de santé au Mali.
Quoi que retardés par la pandémie actuelle, deux ateliers de sensibilisation et de formation sur la mise en place des CFU ont finalement eu lieu à la mi-novembre 2020 dans la province de Kinshasa, dans les deux zones de santé retenues pour l’expérimentation. L’appui d’une consultante malienne a permis de bénéficier des leçons apprises et des meilleures pratiques observées lors de la mise en place des premiers CFU dans trois régions du Mali.
L’objectif principal de ces ateliers était de Sensibiliser et de former les acteur.trices du système de santé sur le bien-fondé des CFU et le processus de leur mise en place.
Les objectifs spécifiques étaient d’informer les personnes participantes sur les bénéfices de la mise en place d’un CFU au niveau d’une aire de santé, de les former sur les stratégies à développer afin de mobiliser les populations d’une aire de santé pour mettre en place un CFU et de faire valider la proposition sur les modalités d’adaptation des CFU dans les zones de santé identifiées.
Étant donné les spécificités du fonctionnement du système de santé dans chacun des deux pays, notamment en ce qui a trait à la participation communautaire, il s’est avéré essentiel que la consultante malienne comprenne les enjeux particuliers en RDC et en tienne compte pour ses recommandations. Pour ce faire, elle a travaillé en collaboration étroite avec la conseillère en égalité de genre du projet ASSK et avec un représentant de la division provinciale de la santé de Kinshasa.
Les deux ateliers ont permis de réunir les acteur.trices clés du système de santé dans chacune des deux zones. L’intérêt suscité par ces activités confirme leur pertinence; l’équipe du projet ASSK et ses collaborateurs.trices sont maintenant en mesure de piloter les prochaines étapes du processus.
Au-delà de la tenue de ces ateliers, il est intéressant de constater que des projets du secteur santé financés par Affaires Mondiales Canada sont en mesure de partager leurs expériences respectives pour en tirer plusieurs avantages et en maximiser les résultats.
Quelques mots sur le projet ASSK :
Le projet vise l’amélioration de la santé des femmes, des enfants et des adolescents vivant dans la province de Kinshasa et fait suite au projet PASSKIN (2012-2017). Le projet cible sept zones de santé qui regroupent un total de 1 653 046 habitants. Il comprend deux composantes :
1- La composante « Amélioration des services de santé essentiels » est axée sur le développement des capacités techniques et la disponibilité des ressources matérielles pour une meilleure offre de services de qualité, le développement de capacités administratives, l’hygiène et la gestion des déchets biomédicaux le tout dans une optique d’insister sur la santé des femmes, des enfants, des nouveau-nés et des adolescents tout en misant sur la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles;
2- La composante « Utilisation des services de santé essentiels » est axée sur le développement de capacités du personnel des centres de santé, des hôpitaux généraux de référence et autres acteurs locaux à adopter de bonnes pratiques en matière de santé sexuelle et reproductive et sur un accès financier et géographique accru aux services de santé par la population des zones de santé ciblées.
Le projet ASSK est financé par Affaires mondiales Canada et est mis en œuvre par le CCISD (Centre de coopération internationale en santé et développement) en consortium avec l’USI/CHUM (Unité de santé internationale du Centre hospitalier de l’université de Montréal).
Le projet PRSSD a été financé par Affaires mondiales Canada (2010-2018) et mis en œuvre par l’USI/CHUM en consortium avec le CECI (Centre d’étude et de coopération internationale).